L'épopée des haciendas du Yucatan

Publié le par Leclerc

USA-et-mexique-nov-2006-a-mars-2007-253.jpg

MEXIQUE – YUCATAN
 (L’épopée des haciendas)
 
Cette épopée des haciendas, nous a autant impressionnée que les ruées vers l’or de l’ouest Américain, du Yukon au Canada et en Alaska.
 
Aujourd’hui sur place les témoignages sont véritablement importants et visitables, certaines haciendas ont été transformées en restaurant. 
.
 
Le résumé de cette histoire, en plus des photos que nous avons prises en mars 2007 vous permettra, nous le souhaitons d’imaginer et comprendre cette épopée.
 
A la fin du 18ème siècle les exploitations d’élevage bovin ne furent plus seulement des unités de production agricole, mais aussi des centres de peuplement, c’est la caractéristique essentielle des haciendas. Les cultures du mais nécessitant beaucoup plus de main d’œuvre.
Parfois la présence d’un escalier d’accès à la maison indique que la maison a été construite sur une plate forme préexistante et le réseau des haciendas chevauche le réseau d’implantations mayas.
 Autour de Yaxcopoil, (lieu des peupliers verts), aux environs de l’hacienda fondée au 17 ème siècle l’on trouve des structures pyramidales, les plus importantes atteignent de 6 à 20 mètres de haut.
A l’époque de sa splendeur la superficie des terres était de l’ordre de 11. 000 hectares.
 
USA-et-mexique-nov-2006-a-mars-2007-243.jpg

L’accès de cette l’hacienda est marqué par une entrée monumentale, l’arche bilobée de style mauresque est des plus remarquable, elle aurait été doublée pour signaler aux visiteurs que l’exploitation comprenait plus de 2000 têtes de bétail.
Entre l’entrée et l’exploitation se trouvait le corral, centre de l’activité lié à l’élevage.
 
L’eau est un élément essentiel pour l’hacienda, c’est pourquoi aussi l’occupation en a été faite sur d’anciens sites mayas. L’eau se trouve en réserve dans les « cenotes », nappes souterraines auxquels on accède par des puits naturels. Le sous-sol du Yucatan en renfermerait environ 400. L’eau était ensuite remontée en surface par une noria actionnée par des mules. On collectait aussi l’eau de pluie des toits qui s’écoulait par des gargouilles et des conduits en céramique intégrés dans les murs. Puis stockée dans des citernes ou réservoirs souterrains.
 
Au début du 19ème siècle  tout en conservant les activité de mais et élevage les  hacendados (fermiers) développèrent des vastes plantations de canne à sucre, tabac et henequen, les productions étaient dirigées vers Mérida, métropole régionale et les ports de Campéche et du Golfe du Mexique.
 
USA-et-mexique-nov-2006-a-mars-2007-251.jpg
 
Le henequen est le nom espagnol d’un agave fibreux. Déjà connu bien sur par les mayas sous le nom de KI, le SAK-KI était le nom de l’agave aux feuilles argentée ou henequen blanc, avec une unique floraison vers la 15ème année, la hampe florale peut avoir de 6 à 10 mètres de haut. En un seul geste les mayas pouvaient obtenir l’aiguille et le fil ; Mais c’est surtout en corderie que les fils de henequen furent traités pour obtenir fils, ficelles, cordes, fils à pêche, hamacs, sacs, rideaux, nappes, tapis.
Dans les mains des femmes le sosquil (nom maya du sisal) mélangé à du coton se transforma en toiles, vêtements chapeaux, lanières pour les sandales ou « huaraches » que l’on voit figurer sur les temples préhispaniques.
 
Dés la période coloniale cette fibre résistante supportant l’alternance de sécheresse et d’humidité,   fut utilisée pour ses qualités par les boucaniers et les équipages des flottes espagnole, française et anglaise, elle était en concurrence avec le chanvre hollandais plus coûteux. La fibre commença à être exportée  en 1810 quand le commerce fut dégagé de la  tutelle espagnole.
 L’année suivante le port de « SISAL » dans le nord du Yucatan ouvrit une nouvelle voie, il acquit alors le nom de port secondaire en cassant le monopole du port de Campeche. Les paquets de fibre reçurent son sceau « SISAL » et c’est ce nom qui fut utilise par les marins et les commerçants. Le sisal venait de faire son entrée dans le monde.
 
La demande devint alors énorme et pressante, mais jusqu’en 1845 la production restait marginale et ne représentait que 2,3 % de la production du Yucatan.
 
Des Yucatéques, des nords américains et aussi des français planchèrent alors pour concevoir une machine qui supprimerait le goulot d’étranglement que représentait le processus de défibrage. Mais il y avait d’autres problèmes tels que l’insuffisance de surfaces plantées , le manque de travailleurs, le manque de capitaux, mais aussi cet agave dont il fallait attendre 7 années avant que la plante ne devienne productrice.
 
Le premier pas fut franchi en 1852 par le Yucatéque Esteban Solis, inventeur d’une défibreuse, la roue SOLIS qui pouvait traiter 8000 feuilles par jour, alors que 10 ouvriers en traitaient 2000 par jour. Le prototype fut emmené aux Etats-Unis pour être perfectionné. On remplaça les pièces en bois par des pièces en acier, et la machine reviendra avec la marque américaine, il faudra en importer avant que les fonderies de Mérida puissent en fabriquer sur place.
 
La superficie semée en henequen fut multipliée par 7 ans en 10 ans. En 2 ou 3 décennies c’est 1200 unités de production de SISAL qui furent crées.
USA-et-mexique-nov-2006-a-mars-2007-250.jpg




 
Avancée majeure en 1861, par l’invention du moteur à piston car au début les défibreuses fonctionnaient manuellement, puis elles furent équipées d’une pédale, puis par traction animale. Tout alla alors très vite les exportations passèrent de 6000 tonnes en 1873 à 20000 en 1880. Les turbines à vapeur firent leur apparition, puis vint en 1913, les moteurs diesels.
USA-et-mexique-nov-2006-a-mars-2007-245.jpg
Le chemin de fer se développa lui aussi, environ 900 Kms de voies ferrées, 

USA-et-mexique-nov-2006-a-mars-2007-248.jpg


mais aussi 3000 Kms de voies étroites développées sur les haciendas elles mêmes. Invention du Français Paul Decauville, lui-même exploitant agricole. Les plateformes de transport spécialement conçues on conservées la bas le nom français de « TRUC »
De 20000 tonnes de fibres exportées on passa à plus de 70000 tonnes à l’entrée du 20ème siècle, puis à 200 000 tonnes en 1916. Le Yucatan produisait alors 90 % des cordes et sacs dans le monde.
 
Plusieurs événements contribuèrent alors au début du déclin des haciendas, révolution et guerre civile, réforme agraire, le marché s’ouvrait aussi à la concurrence  avec des pays comme la Hollande, l’Allemagne et la France qui commencèrent à planter en Asie et Afrique une autre variété d’agave Yucatèque appelée « sisal » productive en 3 ans seulement. Les Etats Unis diversifièrent leurs achats et imposèrent au Yucatan de réduire leur production d’un tiers en 1920. Des hauts et des bas eurent lieu jusqu’en 1963.A cette date une société para étatique centralisa la production industrielle et démarra sa propre activité de défibrage.
Actuellement il reste environ 70.000 ha d’agave qui produisent  encore 30.000 tonnes de fibre.
 
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
Bonjour,<br /> <br /> A bientot
Répondre
V
Coucou,<br /> Nous prenons de vos nouvelles et lecture attentive, admiratifs de votre récit de voyage, après avoir enfin retrouvé l'accès à votre blog. Meilleurs voeux 2008 de Saint Maur. Attendons de vos nouvelles. Quelle est la période prévue pour votre retour ? Amitiés à vous et bonne découverte. Véro et Patrice. <br /> lacloserie9@mary.fr
Répondre
V
je survole votre periple...., encore un peu douleureux pour moi de m y plonger vraiment...mais quand meme un grand plaisir de savoir que vous poursuivez cette belle aventure...un baiser glacé parisien.<br /> Virna
Répondre
A
bonjour les touristes <br /> alors la croisiere s'amuse <br /> je vais recuperer votre adresse pour vous <br /> ecrire un petit mot bisous à tous les deux <br /> Gege
Répondre
F
essai de repondre à vos superbes infos de voyage
Répondre