D'USHUAIA a LOS ANTIGUOS

Publié le par Leclerc


 
 

Les festivités de Noël terminées, nous reprenons la même route qu’à l’aller pour sortir de la Terre de Feu avec à nouveau entrée au Chili pour quelques jours. Le passage en ferry est aussi beaucoup moins mouvementé avec vent moins violent, mais vent tout de même qui fait partie de notre quotidien depuis de nombreuses semaines. Parfois l’on on du mal à ouvrir les portières. Lorsque l’on roule sur les pistes et que nous croisons des véhicules, nous sommes enveloppés d’une poussière fine qui s’incruste partout. Lorsqu’il pleut c’est autre chose et l’on ne sait pas ce qui est le mieux.

 

Punta-Arenas-Chili--001.jpgNous prenons la direction de PUNTA ARENAS (Chili), seul lieu important de cette région désolée, la ville fondée en 1848, compte maintenant 130 000 habitants. A l’origine elle fut utilisée comme base militaire et établissement pénitencier, tout comme sa voisine USHUAIA, les bateaux qui se rendaient en haute Californie au moment de la ruée vers l’or, lui donnèrent une position importante, également aussi l’exploitation des animaux sauvages.

Puis le gouvernement autorisa l’achat de 300 moutons pure race aux îles Malouines, ce qui démarra l’industrie de la laine et à la veille du 20ème siècle c’est prés de 2 millions d’animaux qui colonisaient la région. Le petit centre ville a encore de belles traces de ces riches demeures des magnats de la laine.

 Ici l’on a pu s’approvisionner en argent Chilien, tout heureux de pouvoir retirer les sommes dont nous avons besoin, ce qui n’a pas été le cas depuis notre arrivée en Argentine, mais nous en avions déjà parlé.

 

A partir de maintenant nous allons remonter vers le nord, tout d’abord en direction de la petite ville de PUERTO NATALES qui est la porte d’entrée de ce qui est considéré comme le plus beau parc national de l’Amérique du sud, le parc TORRES DEL PAINE . La ville est aussi le terminal d’une traversée en ferry qui mène ici voitures et passagers en 4 jours en provenance de PUERTO MONTT. 

 

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Par ici et en différents endroits sur les talus des routes, nous pouvons admirer des minis champs fleuris de lupins.








Parfois, l’on aperçoit des moutons à tête et pattes noires et c’est d’un très joli effet.

 

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Nous faisons aussi la rencontre avec notre premier lama pris en flagrant délit de digestion et très stoïque devant l’objectif.

 






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Nous nous arrêtons pour visiter une grotte où à la fin du 19 éme siècle fut découvert les restes d’un paresseux géant herbivore disparu à la fin du quaternaire et connu sous le nom de MILODON et qui pouvait mesurer jusque 4 m de haut. Une réplique est installée dans cette grotte. Bonne occasion pour faire la photo. 

 







Torres-del-Paine--Chili--016.jpgNous passons veille et jour de l’an dans le parc pour admirer les  fameuses «Tours del Paine », immenses piliers de granit (2800 m), faire une randonnée à un glacier et admirer les nombreux lacs aux couleurs différentes, également nombreux points de vues superbes dans ce parc de 181 000 ha, classé réserve de la biosphère par l’UNESCO depuis 1978.

Nous avons pris toutefois le temps de faire réveillon avec champagne et foie gras face aux montagnes, car à cette époque il fait nuit très tard.

 

Du Chili, nous n’avons plus avant longtemps de routes qui remontent vers le Nord et il faut à nouveau entrer en Argentine par un poste frontière saisonnier du bout du monde, quelques personnes tiennent

tout juste dans les locaux, alors quand c’est un car entier de touristes qui s’y engouffre, bonjour la pagaille !

 

Los-Glaciares-sud--ar--011.jpgNous prenons la direction d’ EL CALAFATE, petit ville touristique porte d’entrée sud de l’impressionnant parc LOS GLACIARES et de la présence de l’époustouflant glacier PERITO MORENO un des champs de glace le plus mobile et le plus accessible de la planète, il a une largeur de plus de 5kms et une hauteur de 60 mètres, nous sommes restés un après midi entier à le contempler et voir sa couleur changer. Il nous faut ensuite remonter nord pendant 220 Kms pour accéder à la partie nord du parc à EL CHALTEN, petit village qui ne vit que l’été et d’où l’on peut faire de nombreuses randonnées dans le massif du Fitz Roy. Randonnées que nous n’avons pu faire car nous avons eu 2 journées de pluie. Mais le cadre est malgré tout superbe. Les sommets font de 2500 à 3000 mètres, leurs noms sont bien français, hommage aux écrivains ou aux pionniers de l’aéropostale, cerro Daudet, aiguilles Mermoz, St Exupéry, Guillaumet, aiguille Poincenot compagnon de Lionel Terray qui a vaincu le Fitz Roy en 1952 et qui est mort par ici noyé dans un torrent. 

 

Nous entamons maintenant un parcours routier difficile de notre voyage, car la route principale la ruta 40, n’est plus goudronnée sur plus de 750 Kms, la piste est de qualité variable elle traverse de larges paysages désertiques qui nous font penser à l’Anatolie, au milieu du premier jour la pluie commence à tomber et c’est ce qui peut nous arriver de pire, car le chemin devient un vrai tas de boue et plusieurs fois aux creux de descentes nous pensions bien rester planter là sur cette piste. Au 2ème jour, au réveil nous avons 7° dans le véhicule, nous avons dormi le long d’une ferme en rénovation et il a neigé dans la nuit sur les collines environnantes, il faut savoir que nous sommes en plein été !

 

 Par ici en 1995, il a fait très froid (moins 30), les moutons sont morts gelés ou étouffés sous 3 à 4 mètres de neige, puis il y a eu des années de sécheresse ce qui a décimé les moutons survivants. Les éleveurs ont abandonné les haciendas. Les condors, n’ayant plus de carcasses de moutons morts à se mettre sous le bec sont contraints d’attaquer les veaux. Tout ceci n’empêche pas les américains d’acheter d’immenses territoires qu’ils ont clôturés, Benetton possède 900 000 hectares de terre achetés un dollar US l’hectare.

 

 Les versants nord, sont plus secs et l’état de la piste s’améliore. A la fin du 3éme jour, avec 25 Km /h de moyenne, nous arrivons à LOS ANTIGUOS (2500 habitants), nous avons fait halte ici, car il devrait y avoir la fête de la cerise, mais l’on apprend qu’elle s’est déroulée la semaine passée, souvent dans ce voyage, nous constatons des erreurs sur des guides de réputation mondiale. Par contre les «  Burlat », sont vraiment goûteuses, et le chef se prépare à confectionner un clafoutis.

 

Nous sommes sur la rive sud du lac Buenos Aires, deuxième plus grand lac d’Amérique du sud, partagé avec les chiliens, car nous sommes à 2 Kms du Chili, ici le passage est facile pour s’y rendre, mais de l’autre coté, il y a des pistes incertaines pour arriver à la carretera australe, et nous préférons continuer coté Argentin où nous savons que nous aurons encore 115 Kms de pistes rugueuses et caillouteuses, que certains comparent à l’enfer des pavés du nord, mais après c’est terminé, tout au moins pour un avenir proche.    

 

Un couple d’allemands, qui a dormi prés de nous cette nuit, vient de nous apporter le reste de leurs provisions (un oignon, une banane, une gousse d’ail, une poire), ils passent au Chili, ils ont appris qu’au contrôle sanitaire chilien, il y avait un super chien capable de détecter même les épluchures de pommes de terre et ils ne veulent pas prendre de risques !  

 

A propos de chien, des amis qui envisagent aussi cette destination, nous ont demandé si les chiens étaient acceptés dans les parcs nationaux chiliens et argentins, la réponse est non. D’une part pour ne pas effrayé les animaux et d’autre part les animaux sauvages sentent eux aussi la présence des chiens et rien qu’à sentir leur odeur et aux traces qu’ils laissent sur place, ils vont alors se réfugier ailleurs.  

 
 
 
 
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