2010 - POTOSI (Bolivie)

Publié le par Leclerc

 Nous consacrons aujourd’hui, nos nouvelles uniquement centrées sur la ville de POTOSI (150 000 h), que nous avons arpentée et visitée ces derniers jours.

 

 

 

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La ville a été bâtie sur une des pentes du CERRO RICO (la montagne riche),

 

 

 

 Quoi que l’on fasse, l’on ne peut que monter ou descendre ses rues et ruelles. Celles-ci ne sont volontairement pas toutes perpendiculaires, ceci pour couper le vent qui y souffle l’hiver, car l’on est ici à 4100 mètres.

 

 

 

DSCN0184_126.JPGLes indiennes avec leurs chapeaux, dont certains sont hauts de forme, leur donnent un certain chic.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A l’origine vers 1545 c’est un indien qui indiqua aux conquistadors espagnols la présence de cette montagne.

 

Celle-ci se révéla une mine si extraordinaire que Charles-Quint dix plus tard l’éleva au rang de ville impériale.

 

Ce fut l’eldorado pendant 4 siècles. Le centre de l’Espagne coloniale.

 

 Des centaines de caravanes de lamas y apportaient les produits les plus fous et ces mêmes caravanes repartaient vers les ports de Buenos-Aires et Arica (Chili) chargées de milliers de lingots d’argent.

La ville comptait à cette époque plus d’habitants que Paris ou Londres. Durant cette période, la production est évaluée à 40 000 tonnes d’argent.

 

 Exploitation du Cerro Rico en 3 étapes:

1 - Durant la conquête, les espagnols exploitèrent principalement le centre de la montagne, là où se trouvait l’argent le plus riche.

 

2 – Puis après l’indépendance l’état prospecta le tiers supérieur afin d’extraire de l’étain.

 

3 – En 1980 et à la fermeture des mines d’étain devenues non rentables, l’état s’en débarrassa en confiant la gestion aux coopératives de mineurs. Ceux-ci exploitèrent alors le tiers inférieur.

 

 Aujourd’hui et selon les informations recueillies sur place, seulement 45 % de cette énorme richesse a été exploitée Récemment il été découvert de nouvelles réserves d’argent et de zinc « sous » le Cerro Rico, mais il faudrait raser la montagne pour accéder aux sous sols et faire une gigantesque mine à ciel ouvert.

Le dilemme tient maintenant entre exploitation et monument, car cette montagne est sacrée pour les indiens. Richesse évaluée à 25 milliards d’euros, ce qui représente plus de 6 années de produit intérieur brut de la Bolivie.

 

Alors POTOSI, n’a peut-être pas fini de parler d’elle !

 

La ville est aujourd’hui un peu hors du temps, mais il ne faut surtout pas oublier que se ses richesses ont eu des conséquences énormes en Europe,

Le paradoxe est qu'Espagne et Portugal vivant des rentes des matières premières,  se sont progressivement appauvries en dépensant toutes ces richesses à tort et à travers et ce sont les autres nations européennes fournisseurs de la couronne espagnole  qui ont dopé leurs exportations vers ces pays.

 L’Europe n’aurait pas connu autant d’avancées sans l’argent de Potosi.

 

 

 

DSCN0172_137.JPG Sur place avec toutes ces richesses, furent construits pas moins de 33 églises et couvents.

 

 

 (Eglise San Lorenzo)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 De ces trésors coloniaux se dégagent :

 

DSCN0197_142.JPG LA CASA DE LA MONEDA, endroit où l’on frappait les monnaies. La réglementation imposait que le quart de la production devait être converti en pièces d’argent.

 La construction de cet imposant édifice dura 30 ans. Investissement 1 142 000 pesos, rentabilité ILLIMITE !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Dans la salle des laminoirs, les machines en bois réalisées au 18 ème en Espagne, furent apportées à Potosi depuis Buenos Aires à dos de mules en 14 mois de voyages. Elles servaient à laminer,  lingots d’or venant du Pérou et d’argent, elles fonctionnaient comme des horloges, axes et engrenages sont en chêne vert, le bois le plus résistant d’Europe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 LE COUVENT DE SANTA TERESA,  nouvelle merveille de la ville, 30 salles nous apprennent tout sur l’art colonial et le mode de vie des novices de l’époque.

 

C’était toute une organisation militaire pour que les soeurs puissent y vivre en  autarcie et dans un huis clos total.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DSCN0206_150.JPGLa chapelle fait apparaître un plafond doré à la feuille d’or, et partout c’est un concentré d’or et d’argent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces sœurs de l’ordre des carmélites étaient issues de la riche noblesse d’Espagne et la dot de chacune équivalait à 5000 euros.

 

 

 

 

Les revers de la médaille.

 

 La Bolivie a produit des richesses pour le reste du monde, mais elle n’a pu que regarder celles-ci s’échapper dans les cales des navires en restant les mains vides.

 

 Le plus terrible a été le génocide des 6 millions d’indiens et noirs importés d’Afrique. Enrôlés de force dans les mines, les indiens n’avaient que des feuilles de coca à mâcher. Il reste aujourd’hui 6 000 mineurs qui continuent à travailler dans des conditions de dureté inimaginable pour notre époque. Comme leurs prédécesseurs ils survivent avec la coca et l’alcool à 96° coupée au jus d’orange.

 

Cette ville restera pour nous un temps fort de ce voyage.

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A
<br /> coucou!! votre voyage se poursuit,tant de beaux paysages à visiter avec leur histoire unique .a trés bientôt !!bisous de nous deux<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Nous sommes toujours aussi ravis de vous lire.Je reviens d'Autriche j'ai été enchantée de ce pays il faudra y retourner ! Bisous<br /> <br /> <br />
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